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Quelle faute avons-nous commis, que n’avons-nous pas fait, ou fait, pour que l’injustice nous poursuive jusque dans l’ombre ? Nous nous battons contre nous-même, pour nous-même, essayant d’imposer, de réimposer l’image subtil de ce en quoi nous croyons sans jamais réussir à tracer le début d’esquisse de nos désirs.
« Je suis ! », libre à chacun de ne pas être moi, mais interdiction à quiconque voudrait être autre. La société d’aujourd’hui est perdue dans les méandres de l’égocentrisme du « moi » en le voulant universel, commun à tous, tout en gommant l’individualisme pourtant mis sur un piédestal.
Ainsi, l’individu prime sur la communauté, mais la communauté prime sur l’individualisme.
L’incohérence se veut être un système « sociétal », la dichotomie une valeur, le narcissisme un devoir. Dans la société d’aujourd’hui, on prévaut l’individu pour ce qu’il est, pour ce qu’il parait, pour le genre qu’il s’ auto-détermine, avant même son statut d’être humain.
N’est-ce pas là une négation, un reniement de soi-même, de son appartenance à quelque chose de plus grand que soi, une dénaturation de l’être au profit d’un alter égo reconditionné, multi-genre, multi-ethnique, multi-tout et n’importe quoi sauf un individu faisant parti d’un tout.
Il faut faire partie de ce tout numérique, plastique, fait d’impulsion électrique et d’ondes internet. On vend son image, ou son cul refait, mais on refuserait de prendre une main au cul dans la rue. En quoi l’exhiber serait moins tentant que de le toucher ? On invite dans son intimité à voir l’intime, à des milliers de « followers », autant de pervers, de voyeurs, de badauds sur les réseaux sociaux, mais on refuse de dévoilé un sein dans le métro. Voilà donc les individus dématérialisés d’une société hyperconnectée, qui rêvent et phantasmes des univers virtuels et ne prêtent plus attention au réel.
Comment, dans une telle société, refaire la place à l’être humain ? Dans le virtuel on peut être un gnome ou un Deva, être beau ou laide, un hybride, et ne jamais mourir sous les grenades. Et la tentation de se replier sur soi-même devient de plus en plus tentante, la négation de la qualité humaine devient une norme, on ne vit plus que par procuration dans un monde virtuel où se promène en toute liberté licornes, pokémons, êtres plastifiés aux visages laqués et dénué, privé, de toute expression.
Les canons de beauté sont devenus abjectes, poussés à l’extrême de l’incohérence, de la laideur et du renoncement à ce que nous sommes. Lèvres gonflées, peaux lisses comme du plastique, seins énormes, culs éléphantesques, le tout barbouillé de 25 kilos de maquillages, de fards et autres fonds de teints. Les femmes d’hier étaient admirées pour leurs grâces et leurs beautés, aujourd’hui, ce ne sont plus que des poupées plastiques hypersexualisées, laides à faire peur à un chien en pleine nuit et dont même les infirmières hésite à faire une injection, de peur que tout leur pète à la tronche comme un ballon de baudruche.
Même le tatouage, symbole, hier, d’un vécu, d’une histoire, d’une vie est devenu abscons tant on se fait marquer dans la peau tout est n’importe quoi. On regrette les femmes à la peau nue, et les hommes, les vrais, et leur histoire gravée dans le cœur et la peau. Aujourd’hui, on a fait du tatouage une mode et on ne peu s’empêcher de se poser la question : qu’adviendra-t-il donc à toutes ces peaux dessinées, gravées, si le tatouage n’est plus « tendance » ?
On peut allègrement faire un copier-coller pour les piercings et autres implants sous cutanés.
Alors, qu’avons-nous donc fait, ou non, pour mériter une société moribonde qui refuse de se voir sous la lumière de la réalité ? Pourquoi devrions-nous abandonner l’évolution de l’Homo Sapiens vers l’Homo Sapiens Sapiens pour nous tourner vers l’Homo Virtualis, qui ne laissera aucuns vestiges à la première coupure de courant ?
Avec la dématérialisation de l’humain, nous avons dématérialisé l’argent, les relations sociales, l’art, la musique, le cinéma, la sexualité, les relations amoureuses, les biens, les assurances, les votes, et bientôt nos demeures, nos biens, nos consciences, bien que pour cette dernière la dématérialisation soit encore plus prononcée.
Les idéologues et les fashionistas de la bienpensance sont pris à leur propre piège : ils voulaient détourner le regard de la réalité pour mieux nous imposer leur vision des choses. Mal leur en a pris car aujourd’hui qu’il faudrait voir le réel de la souffrance humaine et humanitaire, on envoi de l’argent qui n’existe pas, via des canaux virtuels, qui profitent de toutes façons non à la population en souffrance, mais aux chefs de guerre, aux gouvernements corrompus.
C’est alors que l’on peut se défausser en toute conscience : « j’ai participé », en « signant » virtuellement une pétition, en envoyant de l’argent virtuel, en postant des messages qui ne seront jamais lus à des dictateurs. En voulant créer des révolutions virtuelles, sur des réseaux sociaux, en appelant à ne pas se servir de son argent virtuel stocké dans des banques virtuelles pour acheter des biens virtuels.
La seule façon, aujourd’hui de « voir » son argent, c’est de le retirer au distributeur. Mais en général, ce n’est pas « notre argent », qui vient de « notre » compte bancaire, mais un argent transformé pour l’occasion pour devenir un bien que l’on va dilapidé pour une pizza, un ciné, un Mc Do, et qui sera retransformé en argent virtuel dès qu’il sera retourné à la banque.
On a écarté, volontairement, l’achat de la maison et de la voiture pour lesquels il faudra souscrire un crédit pour une somme virtuel, qui sera prélever sur votre compte virtuel pour être électroniquement transféré sur un autre compte : qu’est devenu l’argent ? Il a été transformé en 1 et en 0, virtualisé, dématérialisé, et on ne s’échange plus que des bons, en croyant posséder quelque chose.
C’est lorsque l’on se promène dans la rue que l’on voit comment cette virtualité nous possède. La France d’avant, celle que nous chérissons, était une France de bateliers où l’on se hélait d’un palier à l’autre, d’un bâtiment à l’autre, d’un trottoir à l’autre. Mais voilà que la société a changé est on ne se hèle plus que par bits interposés, quand on s’envoie des messages ou des textos alors que l’on est à moins de 5mètres les uns des autres. L’internetisassions a supprimé la chaleur des « Ohé » de bateliers, les accolades bruyantes, et l’on ne se touche plus que contraints et forcés, au profit du tchat, du SMS ou des réseaux « sociaux ».
« Réseaux sociaux », une anormalité terrible qui laisse libre court à tout et n’importe quoi. On pleure les victimes avec un « panneau FB », un « tweet », une « publi insta » avant de retourner s’occuper des nouilles sur le feu. On n’envoie plus de cartes pour souhaiter un anniversaire, féliciter pour un mariage ou une naissance, faire ses condoléances. Aujourd’hui, même tout cela est virtuel, effaçable, et il ne reste rien de ces messages vite fait entre deux vidéos de chats.
Comment croire, alors, en la sincérité de ce que l’on reçoit sur ces réseaux, quand on reçoit des souhaits d’anniversaire pour nos 102ans à une date incongrue, parce que nous n’avons pas mis notre véritable date de naissance. Le réseau social à envoyé des notifications auxquelles on s’empresse de répondre, sans même réfléchir, sans même s’interroger sur le fait que l’on souhaite autant de fois dans l’année l’anniversaire de quelqu’un qu’il a de connexion sur des réseaux.
On en a fait l’expérience avec trois comptes divers. On nous souhaite notre anniversaire 3 fois par an, et jamais le bon jour.
Oui, comment pouvons-nous escompter une quelconque sincérité venue de la virtualité, quand les gens refusent de se rejoindre pour participer à quelque chose. Participer, être présent, être aux côtés de ceux auxquels on prétends appartenir, pour défendre ses idées, ses idéaux, une volonté ou une colère. On nous répondra ad nauseam « gilets jaunes », et rétorquera alors que faire des révolutions à coups de pintes sur un putain de rond-point, c’est plus une rencontre des alcooliques pas anonymes qu’un combat pour la liberté.
Car même pour cela, se rassembler, on passe par ces réseaux « sociaux ». Et il nous faut un GPS pour se retrouver au coin de la rue.
Nous sommes virtuels, nous sommes devenues l’Homo Idiotus Virtualis, le HIV de l’intelligence et la mort de la raison.
Il est intéressant de noter que même le courage n’est que virtuel. On pourrait penser que celui qui se dit « le guerrier viking templier de la mort qui tue sa mère », ai au moins le courage de sortir de chez lui. Il n’en est rien, car ce dernier pèse 140kgs à un souffle au cœur, un diabète qui ferait pâlir d’envie une tarte Tatin, un pied bot et autant de force dans les bras qu’un poulet crevé depuis huit jours, et pour lequel, même faire le trajet de chez lui au bar « chez tonton » représente une aventure.
Avoir du courage, être un « guerrier », c’est d’abord avoir la volonté d’agir, ET d’agir. Et non pas le seul courage d’oser mettre un panneau su FB pour dire « mort aux bougnoules ». Mais pour cela, il faut quitter ce monde virtuel où l’on se cache derrière un pseudo en tremblant d’être reconnu, et encourir le risque que l’avatar soit loin, très loin de correspondre à ce que l’on est en réalité.
On nous rétorquera qu’on a beau jeu de dire toutes ces choses puisque, car nous aussi on est derrière un clavier. On répondra simplement que si on ne sait pas que ce que nous avons déjà fait, on te permettra seulement de fermer ta gueule.
Mais foin de logorrhée écrite et lapidaire, on sait très bien que nous jetons une bouteille vide dans un océan d’ignorance virtuelle, et on escompte même plus être lu, et si lu, être compris. Parce que nous dénonçons la virtualisation de nos relations, la virtualisation du monde, la virtualisation de la France d’hier et sa mort prochaine, ne sommes nous donc pas de nouveaux Cassandre ?
Éveillons-nous au retour des sens du toucher, de la chaleur des autres en lieu et place de la froideur d’un écran. Retrouvons notre voix en hélant les autres, en retrouvant sa place de batelier dans la vie réelle. Retrouvons-nous, en nous, pour nous, en fuyant l’irréalité virtuelle. Perdons cet autocentrisme qui nous sépare les uns des autres, et refusons d’entendre les discours perfides de ceux qui veulent séparer les Français d’entre les Français, créer des classes et des sous-classes de citoyen pour en faire les esclaves d’un multi-n ’importe quoi bienpensant, et virtuel.
Il faut nous rappeler que nous ne sommes rien de plus que des fourmis, sous l’œil du microscope, et que ce n’est qu’à notre hauteur que nous voyons l’être humain. Encore ne faut-il point lui interposer le filtre opaque de la virtualité.
Buck Et Le Chat
Coïtus virtualis interruptus
(latin level ceinture bleue)
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